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En quelques mois, la crise sanitaire a redéfini le rapport que les Français ont à leur emploi. Si certains ont complètement changé de métier, d’autres ont opté pour le télétravail loin des grandes villes et n’y retournent que quelques jours par semaine. Pour la sénatrice écologiste Sophie Taillé-Polian, « il ne faudrait pas que se crée une nouvelle inégalité » entre les travailleurs qui ont un capital culturel et financier pour le faire, et les autres. Le sénateur Ludovic Haye appelle quant à lui à des « états généraux du télétravail ».
En mars 2020, la pandémie de Covid-19 conduisait des millions de Français à avoir recours au télétravail. Un choix forcé et temporaire, certes, mais que de nombreux actifs ont souhaité pérenniser, parfois même en quittant la métropole où ils habitaient. Ainsi, depuis le début de la crise sanitaire, le nombre de candidats au départ en Ile-de-France a presque doublé. Ce nouveau mode de travail pose toutefois des questions majeures sur l’organisation de l’entreprise, l’accompagnement des salariés et le lien social entre collègues. Pour réfléchir à ces problématiques, le sénateur du Haut-Rhin Ludovic Haye (LREM) propose des « états généraux du télétravail », sur le modèle des états généraux de la justice ou de la laïcité organisés par le gouvernement.
Redonner du sens à son travail
Le changement de vie est passé du rêve à la réalité pour beaucoup de Français. Selon la sénatrice écologiste du Val-de-Marne Sophie Taillé-Polian, c’est la preuve de « l’essoufflement d’un modèle consumériste » et « archi-productiviste » qui a fait son temps et qu’il faut abandonner. En contrôlant davantage leur temps de travail et en choisissant un cadre de vie plus agréable, éloigné de la frénésie des métropoles, ces salariés cherchent à donner plus de sens à leur emploi.
C’est par exemple le cas de Marion Bridot, qui a quitté son travail dans une agence de publicité à Paris pour devenir sophrologue à Honfleur, ou de Charlotte Gauge, responsable de marque dans un groupe de cosmétique, qui télétravaille désormais depuis Aix-en-Provence et ne passe que trois jours par semaine dans la capitale. Des changements qui doivent être soutenus pour permettre, comme le dit Sophie Taillé-Polian, « que chacun puisse retrouver son équilibre, son projet, et s’épanouir individuellement ».
Le bonheur des uns, le malheur des autres ?
Cependant, cette révolution du travail n’est pas à la portée de tous. Déménager, télétravailler, revenir à Paris quelques jours par semaine sont autant de choix qui sont plus faciles à faire quand on a « un capital culturel, social ou financier » important. « Il ne faudrait pas que se crée une nouvelle inégalité entre ceux qui peuvent modeler leur rapport au temps et à l’espace et ceux qui subissent le lieu où ils habitent, le temps partiel et le petit salaire », avertit Sophie Taillé-Polian.
Les pouvoirs publics doivent alors intervenir pour réduire le plus possible ces fractures sociales et géographiques. La sénatrice déplore par exemple que l’investissement dans les lignes de TGV se soit fait « au détriment de petites lignes dans des endroits plus ruraux ». Ces questions de « réaménagement global » et de « nouvel équilibre territorial » seront sans aucun doute au cœur des débats sur le travail dans les prochaines années.
Par Aurélien Tillier
Cet article a été publié à l'origine sur le site de Public Sénat. Cliquez ici pour y accéder.
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