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Les montagnes ont une place singulière dans notre patrimoine naturel. Si de nombreux Français s’y retirent pour y passer leurs vacances et s’éloigner du bruit des villes, elles sont aussi un lieu d’inspiration pour les écrivains. Cette semaine dans « Livres & vous », Guillaume Erner reçoit deux amoureux des sommets, Pascal Bruckner, qui publie « Dans l’amitié d’une montagne » (éd. Grasset), et Belinda Cannone, auteure de « La forme du monde » (éd. Arthaud).
Pascal Bruckner dans l'émission « Livres & Vous » (Crédit : Public Sénat) |
Pascal Bruckner et Belinda Cannone partagent un amour ancien pour la montagne. L’essayiste y a été envoyé en Autriche à l’âge d’un an pour soigner un début de tuberculose. « Je suis né dans la montagne et je n’ai pas passé une seule année de ma vie sans y aller, été comme hiver », explique-t-il. « Je me suis rendu compte que c’était une passion qui me ramenait à l’enfance ».
La romancière est quant à elle une fille de la mer, ayant grandi à Marseille elle découvre la montagne presque par accident. « Quand j’avais 15 ou 16 ans, on m’a invité à faire du ski et je me suis retrouvée face à la montagne dans ce qu’elle avait de sublime. Ça m’a tellement bouleversé que j’ai voulu mieux la connaître ».
Si l’exploration des sommets est pour les deux auteurs un temps d’évasion, elle est surtout un moment d’introspection, « une plongée en soi-même », pour Belinda Cannone, qui compare en ce sens la marche à l’écriture. « Il y a le même effort, la même sueur, la même souffrance dans ces deux activités, qu’on ne veut éviter pour rien au monde », dit-elle, avant de faire référence à l’ouvrage de l’alpiniste Lionel Terray, Les conquérants de l’inutile. « Écrire, c’est un peu être un conquérant de l’inutile : on a l’illusion qu’on aura un effet sur le monde, mais on ne sait pas ».
Deux visions différentes de la montagne
La montagne n’est toutefois pas la même pour tous. « Ce qui m’a toujours plu et intéressé en elle, c’est de marcher », raconte Belinda Cannone. « Je dis toujours que le marcheur est un être pensif », contrairement à « l’alpiniste, qui est pris dans l’effort ». Une distinction partagée par Pascal Bruckner, plus grimpeur que randonneur : « je ne pense pas car c’est trop difficile, on est entièrement concentré sur l’arrivée au sommet. […] Je panse mes pieds quand ils sont blessés mais je n’arrive pas à réfléchir avec eux ».Si l’exploration des sommets est pour les deux auteurs un temps d’évasion, elle est surtout un moment d’introspection, « une plongée en soi-même », pour Belinda Cannone, qui compare en ce sens la marche à l’écriture. « Il y a le même effort, la même sueur, la même souffrance dans ces deux activités, qu’on ne veut éviter pour rien au monde », dit-elle, avant de faire référence à l’ouvrage de l’alpiniste Lionel Terray, Les conquérants de l’inutile. « Écrire, c’est un peu être un conquérant de l’inutile : on a l’illusion qu’on aura un effet sur le monde, mais on ne sait pas ».
Par Aurélien Tillier
Pour voir le replay de l'émission « Livres & Vous », cliquez ici.
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