Tony Estanguet : « Les quatre années qui ont suivi ma défaite à Pékin ont été très riches »

Avant de prendre la tête du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024, Tony Estanguet a été un athlète maintes fois récompensé. Cette semaine dans « Un Monde, Un Regard », il revient au micro de Rebecca Fitoussi sur sa carrière, ses réussites et ses échecs, et sur les défis qu’il doit désormais relever.

Tony Estanguet dans l'émission « Un monde, un regard » (Crédit : Public Sénat)

Triple champion du monde, de canoë, Tony Estanguet est un des sportifs les plus brillants que la France ait pu avoir. En effet, il reste le seul athlète français à avoir remporté trois médailles d’or dans trois Jeux Olympiques différents. Toutefois, sa carrière n’a pas été un long fleuve tranquille. Après deux victoires consécutives à Sydney en 2000, puis à Athènes en 2004, il échoue à se qualifier en finale lors des Olympiades de Pékin en 2008. « Ça a été une énorme claque », raconte-t-il, « parce que j’allais à Pékin pour essayer de gagner et d’enchaîner ces trois victoires, et une petite touche à la porte 3 en demi-finale me sort de la finale ».

« Il n’y a pas tout à jeter dans l’échec »

Après cet échec, Tony Estanguet se remet en question, jusqu’à se demander s’il doit mettre un terme à sa carrière. Mais il décide de continuer. « Les quatre années qui ont suivi la défaite de Pékin ont été très riches parce qu’humainement, il a fallu me reconstruire et imaginer une nouvelle manière de me préparer ». Tony Estanguet doit d’abord identifier le problème. « On ne peut pas gagner les Jeux à 34 ans comme je les avais gagnés à 22 ans ». Il fallait donc « être capable de gérer l’échec, de l’assumer, de l’accepter et de l’analyser ». Une stratégie payante, puisque le canoéiste finit par décrocher sa troisième médaille d’or à Londres en 2012.

Une expérience utile à la préparation des JO de Paris

Les prochains Jeux Olympiques, qui auront lieu à Paris en 2024, sont « le plus grand projet que la France ait jamais organisé ». Tony Estanguet rappelle que nous allons « accueillir le monde, 206 pays » et que « un peu moins de 15 millions de billets vont être mis en vente ». Le défi est donc colossal pour le président du comité d’organisation, qui explique tirer profit de son expérience d’ancien athlète. Tout comme il a dû repenser sa préparation en vue des JO de Londres, il « essaie de trouver d’autres solutions, d’être créatif et d’imaginer un nouveau modèle d’organisation des Jeux ». 

Une compétition qu’il veut à la fois « spectaculaire » et « exemplaire », notamment sur le plan environnemental. Par exemple, 95 % des infrastructures utilisées seront déjà existantes. Rendez-vous en 2024 pour savoir si Tony Estanguet a réussi son pari.

Par Aurélien Tillier

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