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Quoi de plus courant qu’un portrait ? Le nouveau numéro de la revue semestrielle Photographica, lancée en 2020, invite à en penser les multiples enjeux sociaux, au-delà de l’image.
À travers une passionnante série d’études de cas pilotée par les historiens Paul-Louis Roubert et Éléonore Challine, ce numéro rappelle que, loin d’être la simple représentation spontanée d’un individu, un portrait est inévitablement mis en scène. Son support, son format, son prix, de même que la posture, le regard ou les vêtements du sujet sont autant d’éléments qui font de la portraiture un art bien plus complexe qu’on ne le croit.
Ainsi en est-il, par exemple, des photographies de nonnes belges de la fin du XIXe siècle, qui mettent en scène l’effacement de l’identité individuelle au profit d’une appartenance communautaire, signifiée par le voile, la croix et l’habit. En posant avec bottes et couvre-chef traditionnels, mais à côté de meubles importés d’Angleterre, l’émir Abd al-Raḥmān Khān se présente quant à lui comme l’incarnation d’un Afghanistan attaché à ses coutumes autant qu’à la modernité occidentale.
À l’heure où le portrait est devenu compulsif, cette revue le plonge dans une histoire sociale, politique et culturelle, et fait place au monde tapi derrière chaque photographie.
Photographica, « Portraits choisis, portraits subis », n° 5, octobre 2022, éditions de la Sorbonne, 212 p., 25 €
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